MAR 2020
A) Cas de recours à l’activité partielle
L’employeur peut placer ses salariés en position d’activité partielle lorsque l’entreprise est contrainte de réduire ou de suspendre temporairement son activité pour l’un des motifs suivants :
L’épidémie du COVID-19, de par son ampleur et les mesures sanitaires strictes imposées par le Gouvernement constitue une circonstance de caractère exceptionnel au sens du Code du travail.
En revanche, chaque entreprise, si elle souhaite recourir à l’activité partielle, doit être en mesure de démontrer que cette épidémie est à l’origine d’une réduction ou d’une suspension de son activité.
Pour les établissements visés par l’arrêté du 15 mars 2020, dont la fermeture est ordonnée, il n’y a pas de difficulté à justifier le recours à l’activité partielle.
Il s’agit :
S’agissant des autres établissements, l’incidence du COVID-19 sur l’activité doit être démontrée.
En outre, chaque entreprise doit en priorité envisager toutes les alternatives possibles pour maintenir son activité.
La mise en place du télétravail est la mesure à privilégier.
Il est souligné qu’il existe un dispositif spécifique pour les parents d’enfants de moins de 16 ans : un arrêt de travail déclaré par l’employeur qui sera pris en charge sans délai de carence.
B) Modalités de mise en place de l’activité partielle
1- Consultation des représentants du personnel
Dans les entreprises de plus de 50 salariés, l’employeur doit au préalable consulter pour avis le comité social et économique concernant :
Les entreprises sans représentants du personnel doivent informer directement leurs salariés du projet de mise en activité partielle de leur établissement.
2- Demande d’autorisation auprès de la DIRECCTE
Avant la mise en activité partielle, l’employeur doit adresser à la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) du département où est implanté l’établissement une demande préalable d’autorisation d’activité partielle.
L’employeur bénéficie d’un délai de 30 jours pour adresser sa demande en cas de sinistres ou d’intempéries.
La demande doit préciser :
Elle doit être accompagnée de l’avis préalable du comité social et économique (CSE).
Pour les entreprises ayant eu recours à l’activité partielle dans les 3 dernières années, des engagements spécifiques doivent être pris.
Par principe, la demande doit être envoyée préalablement à la mise en place de l’activité partielle.
Toutefois, en cas de sinistre ou d’intempéries de caractère exceptionnel, la demande peut être faite dans les 30 jours qui suivent.
Au cas d’espèce, l’administration fera sans doute application de cette dérogation permettant de faire une demande après le début de la mise en activité partielle.
La décision doit être notifiée à l’employeur dans un délai de 15 jours. La décision de refus doit être motivée.
En l’absence de réponse dans les 15 jours, l’autorisation est considérée comme accordée.
Une fois l’autorisation administrative obtenue, qu’elle soit expresse ou tacite, l’employeur peut réduire ou suspendre son activité et mettre ses salariés en chômage technique. C’est cette autorisation qui lui permet d’obtenir le remboursement des indemnités versées aux salariés.
L’autorisation d’activité partielle n’est accordée que pour une durée maximale de 6 mois renouvelables.
Le comité social et économique est informé de la décision.
La demande s’effectue en ligne, ce qui permet de suivre l’état d’avancement du dossier, sur le lien suivant :
https://activitepartielle.emploi.gouv.fr/
3- Information des salariés
Chaque salarié doit être informé individuellement de sa mise en activité partielle et des modalités de celle-ci.
S’agissant des salariés protégés, leur accord est exigé. A défaut d’accord, un maintien à 100% de leur rémunération semble devoir s’imposer.
Le contrat de travail des salariés placés en activité partielle est suspendu pendant les périodes de « chômage ».
C) Indemnisation des salariés
1- Maintien de rémunération par l’employeur
Le salarié placé en activité partielle reçoit une indemnité horaire, versée par son employeur à l’échéance habituelle de la paie, correspondant à 70 % de sa rémunération brute horaire (ou 100 % de la rémunération net horaire s’il est en formation pendant les heures chômées).
L’employeur doit remettre au salarié un document indiquant le nombre des heures indemnisées, les taux appliqués et les sommes versées ou les faire figurer dans le bulletin de paie.
2- Demande de l’indemnité d’activité partielle
L’employeur peut percevoir une allocation d’activité partielle dans la limite de 1 000 heures par an et par salarié.
L’allocation est, par heure chômée, fixée à :
L’indemnité d’activité partielle est exonérée des cotisations salariales et patronales de sécurité sociale. Elle est assujettie à la CSG-CRDS.
Pour obtenir l’allocation, l’employeur doit adresser en ligne une demande d’indemnisation sur le site du Gouvernement.
Il y précise notamment le nombre d’heures chômées par le salarié concerné par la demande sur la période donnant lieu à l’indemnisation.
Pour les établissements appliquant un accord d’aménagement du temps de travail sur une période supérieure à la semaine et inférieure ou égale à l’année, l’employeur doit fournir les plannings présentant les heures réellement travaillées et chômées pour le mois concerné.
Le paiement est effectué par l’Agence de services et de paiement (ASP) qui agit pour le compte de l’État.
Pour une simulation du montant de l’indemnisation de l’activité partielle, les entreprises peuvent se rendre sur le lien suivant :
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